défi écriture
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Défi de micro-nouvelles #1

Pour célébrer le printemps, nous vous proposons un défi d’écriture sur les genres de l’imaginaire !

défi micro-nouvelles

Le printemps arrive : les oiseaux pépient, les bourgeons de fleurs s’ouvrent timidement et votre esprit inspiré entre rapidement en ébullition ! C’est le moment de prendre votre plume ou d’ouvrir un nouveau document Word pour laisser votre inspiration s’épanouir au fil de vos mots.

Pour célébrer ce renouveau avec vous, les éditions L’Imaginarium vous proposent un défi d’écriture de micro-nouvelles (1000 mots maximum) sur le thème du printemps dans les genres de l’imaginaire. Vous avez jusqu’au 4 avril pour nous soumettre vos textes en commentaire de cet article ou sur notre serveur Discord.

À quoi ressemble la planète de vos premiers colons, une fois le printemps arrivé ? Quels sont les répercussions de la période de rut chez les dragons sur les villages alentours ? À vous de nous faire rêver en nous montrant à quoi ressemblent vos univers à cette période de l’année !

Et pour vous départager ? Rien de plus simple, les lecteurs pourront voter pour la nouvelle qu’ils préfèrent et nous posterons un article spécial pour présenter et ainsi récompenser le ou la gagnant(e) !

Vous avez jusqu’au 4 avril pour poster vos micro-nouvelles en commentaire de cet article ou sur notre serveur Discord.

Et si vous manquez d’inspiration, n’hésitez pas à consulter la masterclass de Nolwenn sur “comment écrire une nouvelle palpitante”, l’accès est disponible en replay pour nos adhérents !

Un commentaire

  • Sianne le pingouin

    Eglantine

    Elle courrait le long du grand couloir, un énorme bulbe dans les bras. Ses longs cheveux blonds se soulevaient au rythme de ses pas, on entendait dans le silence pensant le seul bruit de ses souliers contre le carrelage.
    Au bout du couloir : la serre. Les quelques fleurs diurnes qui avaient démarré la saison commençaient, sous les rayons du soleil couchant, à refermer leurs pétales. La jeune fille se maudit d’arriver si tard. Elle savait bien, pourtant, que ce qu’elle portait devait se trouver au creux de la terre au plus tôt : la Renaissance était pour bientôt. Tous les signes l’annonçaient, le jasmin préparait avec attention des bourgeons qui, lorsqu’ils allaient éclore, empliraient la maison de leur parfum enivrant. Les glycines avaient confectionné leurs premières feuilles et grandissaient en vitesse, comme si elles avaient peur d’être en retard. Et les arbres fruitiers, les arbres fruitiers étaient couverts de boutons rouges ou violets, qui abritaient des pétales encore trop timides pour jaillir hors de leur enveloppe. Les oiseaux étaient revenus de leurs voyages, et rencontraient en piaillant leur compagnon.
    Eglantine posa le bulbe sur la terre tiède et humide. L’hiver avait été rude, malgré la protection de la serre, et les infirmières avaient été obligée de déplacer certains bulbes, pour ne pas les mettre en danger. On avait confié celui-ci à Eglantine, et elle avait trouvé le moyen de l’oublier. C’était en entendant une discussion entre deux infirmières, à propos de la taille et des couleurs des bulbes de l’année, qu’Eglantine s’était souvenue que le temps passait, et que la saison était proche. L’étourdie était immédiatement allée sortir le bulbe de son pot d’hiver, et s’était hâtée de le mener à la serre. Il avait grossi, durant la saison froide, peut-être doublé de taille : il devait être bien à l’étroit, ça allait le soulager.
    Après s’être déchaînée pour lui trouver une place, au milieu de toutes ces allées, Eglantine était maintenant soucieuse de réussir la plantation : tout devait être impeccable. Cela faisait des années que tout le pays attendait la Renaissance, et les bulbes patientaient pour certains depuis bien trop longtemps pour ne pas être impatients. Il y en avait même qui laissaient déjà sortir un bout de leur tige, à l’extérieur de leur capuchon.
    Minutieusement, la jeune fille écarta la terre d’un petit espace libre, en faisant attention de ne pas trop déranger les divers insectes qui habitaient ici. Ses longues mèches tombaient devant ses yeux, et elle ne cessait de les repousser avec ses mains couvertes de terre. Finalement, quand elle trouva le nid de naissance suffisamment semblable à ce qu’on lui avait apprit à faire, elle prit doucement le bulbe qu’on lui avait confié. Il était du même vert que la carapace de certains scarabées qu’elle avait pu observer, enfant. La même iridescence, la même beauté étrangement attirante. Avec le sentiment un peu coupable de ne pas avoir assez prit soin d’une chose si précieuse, Eglantine le posa dans son lit, et déposa dessus par petites poignées la terre qu’elle avait sorti en creusant, en laissant uniquement la pointe du bulbe à la surface. Et voilà. Il était planté.

    La Renaissance arriva cinq jours plus tard. En quelques heures, le jasmin avait ouvert toutes ses fleurs, et embaumait l’air de son odeur puissante, qui annonçait déjà l’été à venir. Les glycines, trop jeunes pour fleurir, s’étaient parées de feuilles voluptueuses. Les pétales des pommiers, des abricotiers et de tous les autres fruitiers avait été libérées de leurs enceintes et s’étaient révélées à tous dans leur plus belle splendeur. Les oiseaux avaient terminé leurs nids et piaillaient.
    Et, au milieu, de tous ces parfums, de toute cette effusion de pétales, une foule de gens s’étaient retrouvée, et tout ce beau monde discutait en attendant l’arrivée des infirmières, lesquelles préparaient les derniers détails, soignant leurs tenues, et parant leurs coiffures de daphnés, et de magnolias. Même Eglantine avait vu ses longs cheveux blonds être parsemés de clématites rouges, et sa robe blanche avait été décorée d’une ceinture fleurie. L’infirmière en chef appela ses sœurs, et elles se rangèrent en procession, avant de débarquer dans la serre sous les applaudissements de la foule. Chaque infirmière se pressa devant les bulbes dont elle avait la surveillance. Eglantine, toute excitée par l’évènement, se mit bien droite devant celui qu’elle avait planté quelques jours auparavant. Les infirmières clamaient des noms, et les concernés se pressaient devant elles. Alors, les jeunes femmes, par l’ouverture soulignée d’une petite branche, glissaient leurs mains à l’intérieur pour faire jaillir de jolis bébés, dont la tige, toujours fixée au sommet du crâne, était coupée d’un habille coup de ciseau. Alors, le nouveau-né était déposé dans un panier et confié à ses parents, qui partaient après avoir annoncé le nom de l’enfant à l’infirmière qui s’en occupait. Euphorique, la foule finit par s’estomper, et les retardataires partirent avec leur marmot avant le coucher de soleil. Pourtant, le bulbe d’Eglantine était resté là, planté, sans que personne ne vienne le demander. Elle avait clamé le nom de sa mère, pourtant. Alors, la jeune fille s’accroupi devant son protégé.
    -Personne n’est venu, hein ?
    C’était l’infirmière en chef, qui était venue auprès d’Eglantine. Cette dernière secoua la tête.
    -Fais naître cet enfant, et si personne n’arrive, il rejoindra les infirmières ou les jardiniers.
    Eglantine se mit à la tâche, l’enfant était en train de sortir quand une voix surprit les deux femmes.
    -Excusez-moi, sommes-nous bien le jour de floraison ?
    C’était une femme bien habillée, elle portait un chapeau richement décoré, et un maquillage délicat. Les infirmières acquiescèrent.
    -Je, ah, que je suis étourdie !
    -Vous êtes bien madame de Montagny ? demanda l’infirmière en chef.
    -Oui, balbutia la femme.
    Timide, Eglantine tendit l’enfant à sa mère.
    -C-c’est une fille.
    Attendrie, la femme prit l’enfant dans ses bras, et glissa son pouce contre les minuscules paumes du bébé.
    -Quel sera son nom ?
    -Quel est le tien ? répondit la femme.
    -E… Eglantine.
    Et la femme sourit.

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